La carretera austral… en route vers le bout du monde !

Prolongation de la Panaméricaine qui naît en Alaska, la carretera austral démarre à Puerto Montt et s’achève, 1200 kilomètres plus loin, à Villa O’Higgins.

Les paysages incroyables que la route traverse, furent autant d’obstacles à sa construction : commencée en 1976, il fallut tracer un chemin dans des forêts impénétrables, entre de hautes falaises bordant des fjords (les abers de chez nous !), relier des vallées, sauter des gorges, des rivières torrentueuses, des lacs… Cette route mythique, essentiellement en pierres et terre, est en continuelle construction : des villages ont en effet été reliés dans les années 2000 et certaines portions sont toujours en travaux. Même si la carretera austral a permis de sortir un peu cette région de l’enclavement, elle reste la moins peuplée du pays, avec environ 1 habitant au km2 ! Cette région est confrontée à des nouveaux enjeux : l’appétit des entreprises forestières, des complexes touristiques, des grands propriétaires terriens pour l’élevage de moutons et de vaches, des constructeurs de barrages hydroélectriques et des pisciculteurs de plus en plus nombreux à tirer leurs filets dans les fjords.
Nous décidons de descendre une partie de cette route, en la rejoignant depuis l’île de Chiloé.

Quellon (Chiloé) – Puerto Cisnes

12h de traversée avec quelques remous et un paysage brumeux à notre arrivée au petit port de Puerto Cisnes.

Puerto Cisnes – Puerto Puyuhuapi

Arrivés tôt le matin, nous décidons de nous rendre à Puerto Puyuhuapi en stop. On se rend vite compte que ce sera moins facile. Les voitures sur une journée se comptent sur les doigts de nos mains. Il nous faudra pas moins de 8 h pour parcourir les 80 km qui sépare nos points de départ et d’arrivée (sans compter l’attente à Puerto Cisnes !) : une partie de la route est fermée pour 4h, de 13h à 17h. Lorsqu’on arrive à 13h15, il ne reste plus qu’à attendre un peu…! Mais que la route est belle et vaut l’attente. Nous roulons entre cascades, glaciers et forêts vierges.

Puyuhuapi – Coyhaique

Après une petite rando avec vu sur un glacier (Ventisquero Colgante) et une cascade de près de 300 mètres, nous repartons en mode stop. Nous sommes pris à l’arrière d’un pick-up, heureusement il ne pleut pas ! La vue est magnifique malgré la poussière que nous avalons.

Coyhaique – Puerto Rio Tranquilo

Nous restons deux jours, à Coyhaique, la plus « grande » ville de la carretera australe avec ses 50 000 habitants (soit la moitié de la population de la région). Cette ville n’est née qu’en 1929 et a été reliée à la route en 1980. À ce stade, on hésite encore à suivre la fin de la carretera austral ou à bifurquer avant direction l’Argentine. Mais la route s’annonce tellement belle que nous ne résistons pas : nous repartons direction Puerto Rio Tranquilo ! Un camion-citerne, une camionnette et un pick-up nous y amènent. On en prend plein les yeux !

Puerto Rio Tranquilo – Caleta Tortel

Quand on n’a pas de voiture, descendre (ou remonter) la carretera austral peut vite devenir compliqué ! Jusqu’à Rio Tranquilo, pour nous comme pour d’autres, c’était assez facile de faire du stop. Sauf qu’à partir d’ici, les voitures sont de moins en moins nombreuses (contrairement aux stoppeurs !), tout comme les (mini)bus, qui ne passent parfois qu’une ou deux fois par semaine. Bref, nous nous regroupons avec d’autres pour louer un vieux van avec un chauffeur tout aussi âgé direction Caleta Tortel. L’arrivée de nuit est splendide (pleine lune).

Caleta Tortel – Villa O’Higgins

Caleta Tortel ne ressemble en rien à tout ce que l’on a pu voir précédemment. C’est un village de bucherons aménagé sur pilotis le long d’une falaise, dans un fjord. Les maisons en bois débouchent sur des passerelles en bois (8 km en tout), qui surplombent estrans et zones humides. Chouette découverte qui valait vraiment le coup ! Mais à nouveau, en sortir s’avère difficile ! Impossible de réserver un bus avant 6 jours vu la faible fréquence. Mais nous rencontrons par chance un pick-up qui nous emmène jusqu’à Villa O’Higgins. Nous montons à 4 à l’arrière, profitant autant du paysage que de la poussière !
On arrive au bout de la carretera austral lorsque le soleil se couche, dans un paysage digne des ranchs du far west americain.

De Villa O’Higgins jusqu’à El Chalten (Argentine)

Villa O’Higgins sonne pour certains avec la fin du voyage… Pour d’autres, elle marque le début d’une autre aventure, le passage en Argentine ! Pour y arriver, un bateau (un peu cher, il faut le dire) permet de traverser en 2h30 le lac O’Higgins. S’en suivent 22 km de marche à travers la cordillère (le parcours n’est pas tant vallonné), jusqu’à la pointe nord du lac « del Desierto ». Nous campons pour la première fois côté argentin, avec vue sur le magnifique Fitz Roy ! Deux choix se présentent pour rejoindre la pointe sud du lac : parcourir les 12 km (au profil particulièrement accidenté) à pied ou prendre un autre bateau. Nous choisissons la première solution. Pour la petite anecdote, il nous faudra autant de temps pour faire les 22 premiers kilomètres que les 12 suivants, 5h ! Il ne nous reste plus qu’à faire du stop jusqu’à El Chalten. Et là, quel changement : du vent, du vent, et encore du vent ! Il va falloir s’y habituer, ça souffle en Patagonie argentine !

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